Traces précoces d’une maison de corporation pour les tailleurs de pierre

Divers documents anciens permettent de conclure que la confrérie des tailleurs de pierre possédait déjà avant 1389 la maison située à l’angle du « côté ombre » de la Kramgasse (actuel bureau de poste). La maison était d’une part un atelier de tailleur de pierre, mais servait également à « l’hébergement de tailleurs de pierre étrangers ». La maison de la guilde des tailleurs de pierre semble donc être la première maison de guilde bernoise. Les autres corporations n’ont acquis leur maison qu’à partir du 15e siècle.

Dans la salle des guildes, on se consacrait surtout aux affaires de l’artisanat.

Par exemple, on y

• négociait l’admission de nouveaux membres,
• on vérifiait si les futurs tailleurs de pierre avaient une « conduite conforme aux usages de la corporation », c’est-à-dire s’ils respectaient les règles de la profession ou
• on statuait sur les pièces de maître et on décidait si un candidat avait suffisamment appris le métier pour pouvoir être maître à l’avenir.

Les comptes de ménage conservés permettent de conclure que les maîtres et les compagnons de la Stuben utilisaient également la maison de la guilde pour « la tenue de repas arrosés et joyeux ».

Achat de l’actuelle maison de la guilde en 1832

En 1832, la guilde a vendu la première maison pour environ 25 100 francs et a acheté le bâtiment de la Kramgasse 5.

La maison avait alors déjà une histoire mouvementée derrière elle : à la fin du 15e siècle, la maison de la Kramgasse 5 appartenait à la famille von Diesbach, un peu plus de cent ans plus tard, elle passa à une branche de la famille von Wattenwyl, puis fut vendue au junker Franz Ludwig von Erlach. En 1761, Rudolf Friedrich Frischer a acheté la maison. En 1799, un nouveau changement de propriétaire a eu lieu, lorsque les Ziegler, banquiers et commerçants, ont repris la maison. La Zunftgesellschaft zum Affen a ensuite acheté la maison aux quatre filles du banquier Samuel Ziegler.

Jusqu’au début des années 1930, la Kramgasse 5 était connue bien au-delà des frontières du pays comme le siège de la pension Herter. Les cercles les plus distingués de la ville et du corps diplomatique fréquentaient la pension. Dans un document qui a récemment refait surface, la dernière tenancière fait revivre l’histoire de la pension..

La Zunftstub

La pension Herter occupait tous les locaux, à l’exception de la Zunftstub. Les quatre commodes Biedermeier datant de 1820 à 1840, qui se trouvent encore aujourd’hui dans la Zunftstub, sont les derniers témoins de cette époque.

En 1976, le droit de vote des femmes a été introduit et la salle de la guilde devenait alors trop petite. La salle a donc été agrandie et, à partir de 1984, les Grands Bott (assemblées communales) et la collation qui les suit ont à nouveau pu avoir lieu dans la Zunftstub. Ces collations répondent à un grand besoin des membres de la corporation et favorise le sentiment d’appartenance.

L’élégante Zunftstub, avec ses miroirs, ses appliques, sa somptueuse horloge et plusieurs tableaux de singeries (un genre de peinture dans lequel des singes imitent le comportement humain), continue de constituer le centre de la vie sociale de la corporation.